Route - Contre la fraude sur les contre-la-montre, l'UCI change la règle
Après l'agitation causée cette année par les voitures d'équipes remplies de vélos de rechanges sur les contre-la-montre, l'UCI a agi pour éviter cette "triche" avec un changement de règle. À partir de début 2023, les voitures des directeurs sportifs devront rester à 15 mètres de leur coureur, alors que c'était de 10 mètres jusqu'à présent. Les avantages aérodynamiques d'avoir une voiture devant vous pendant que vous roulez sont évidents, mais il y a aussi un avantage, bien que moins important, d'en avoir une derrière. C'est pour cette raison que certaines équipes ont commencé à empiler plusieurs vélos sur le toit de la voiture suiveuse ces dernières années, afin de maximiser la surface de la traînée. Selon nos confrères de CyclingNews, une voiture standard suivant à 10 mètres équivaudrait à une réduction de 0,23% du coefficient de traînée, se traduisant par un gain de 0,078 seconde par kilomètre.
Toute présence d'un vélo non conforme aux dispositions de l'article 1.3.010, dans le cadre ou en marge d'une compétition cycliste, constitue une fraude technologique de la part de l'équipe et du coureur. La fraude technologique est passible d'une sanction disciplinaire. La lutte contre la fraude technologique est l'une des priorités de l'Union Cycliste Internationale (UCI) pour garantir l'intégrité, la crédibilité et l'équité des résultats des compétitions. Pour la saison 2022, l'UCI mettra en œuvre un ensemble d’outils reposant sur des méthodes de détection très efficaces.
L'UCI a récemment décidé de renforcer son arsenal de la lutte contre la fraude technologique. Après l'introduction des tablettes magnétométriques en 2016 et de la technologie des rayons X en 2018, un troisième outil a été adopté en 2021 pour détecter toute utilisation éventuelle de moteurs cachés dans les tubes et autres composants des vélos. Au cours de la saison dernière en effet, un appareil utilisant les technologies de rétrodiffusion et de transmission combinant les avantages des deux outils déjà utilisés par l'UCI ont rejoint la gamme d'équipements à disposition de la Fédération. Pas trop gros, et relativement léger (un peu plus de 3 kg), cet élément technologique semblable à une caméra peut être facilement transporté et manipulé par les contrôleurs. Il fournit des images instantanées de l'intérieur des sections examinées, qui peuvent être transmises, à distance, directement aux Commissaires de l'UCI.
L'équipement à rayons X est totalement sûr pour ses opérateurs et le public. Il est transporté de course en course tout au long de la saison. Capable de produire une image radiographique d'un vélo complet en seulement cinq minutes, cette technologie est utilisée pour valider les performances des coureurs de tête et lever toute suspicion sur les résultats des courses. Cette technique a reçu les autorisations nécessaires pour être utilisée dans les pays accueillant les événements phares du cyclisme.
Grâce à l’ensemble de ces outils, l'UCI est en mesure de mettre en œuvre le plan d'action le plus solide jamais mis en place pour lutter contre la fraude technologique, avec des tests prévus sur 150 jours de course sur les cinq continents. Toutes les disciplines et catégories d'âge seront couvertes. Afin de renforcer ses moyens de lutte contre la fraude technologique, l'UCI a également l’intention de développer un système de traçabilité des équipements (cadres et roues) basé sur l'identification par radiofréquence (RFID).